Après l’annonce des résultats provisoires par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante), le ministre français des affaires étrangères s’est arrogé le droit de s’exprimer publiquement sur sa préférence pour la conférence épiscopale pour publier les résultats d’une élection dans un pays souverain fût-il instable. Le ministre français invite donc de facto (…par ses propos) le peuple congolais à rejeter les résultats publiés par l’institution officielle d’État qui en a la charge. S’est-il posé la question de l’effet de son propos dans un pays encore en proie en des tensions pré-électorales et bientôt post-électorales ? Au micro de CNEWS, Jean-Yves Le Drian a ainsi pu étaler le pire propos qu’on peut entendre à notre siècle, venant d’un ministre de son rang :
Les élections se sont déroulées à peu près dans le calme, ce qui est une bonne chose, mais il semble bien que les résultats proclamés (…) ne soient pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là, parce que la conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications et annoncé des résultats qui étaient totalement différents » Jean-Yves Le Drian
Selon lui, « Monsieur Fayulu était a priori le leader sortant de ces élections ». Le ministre français connaissait donc avant le vote celui qui allait devenir président… se plaisent à rire certains de nos chroniqueurs qui ont suivi l’actualité sur la RDC. Jean-Yves Le Drian rajoutera plus tard que La France a saisi le Conseil de sécurité des Nations unies en fin de semaine dernière « pour que les résultats constatés soient les résultats réels ». La France et son ministre seraient-ils en train d’officialiser la conférence épiscopale du Congo comme étant l’institution officielle devant proclamer les résultats d’une élection ? même si les élections en Afrique ne sont pas toujours des instants de pure bonheur, deux questions précises recherchent toujours ici à la rédaction des réponses :
- Quel est le rapport entre conférence épiscopale et élections présidentielles ?
- Monsieur Le Drian demeure t-il toujours ministre français des affaires étrangères ou est-il devenu porte-parole de Martin Fayulu ?